C’est le chant, viscéral, impérieux, qui a amené Gisela João, née à Barcelos au nord du Portugal, de Porto à Lisbonne. Dans la profonde solitude d’une petite maison de la Mouraria, elle résiste à l’abattement et peaufine son art. Partie à la conquête des casas de fado, elle remplit les salles jusqu’à afficher rapidement complet. Depuis le temps où s’est tue la voix d’Amalia Rodrigues, le fado n’avait connu aucune évolution créative. Gisela João secoue le fado d’une vibrante énergie et le ranime du souffle du vivant. La chanteuse vit ce fado avec profondeur, retenant quelquefois sa puissance vocale dans un doux murmure pour la libérer enfin dans un déchaînement passionné. Intense, l’artiste livre une musique fervente, humaine, parcourue de frissons.
©Rodolfo Magalhaes